Le village de montagne

J’ai demandé à un client : « Si vous voulez, imaginez-vous une fois votre vie comme un village de montagne, dans lequel le fleuve a débordé et a amené beaucoup de boue et d’éboulis. Après ce malheur le conseil municipal se réunit avec les villageois, les pompiers et la protection civile et ils discutent de ce qui est à faire. Il arrive tout d’abord des gens avec des pelleteuses, des bulldozers et des camions pour enlever le plus gros des éboulis. Pouvez-vous vous imaginer cela ? » « Oui. » « Vous pouvez voir comment ils déblaient tout ça. Après l’équipe de rangement il arrive des gens avec des tuyaux et des balais. Ils enlèvent toute la boue et le sable du village, toute cette saleté qui est venue de l’arrière-pays. Vous pouvez voir comment ils font tout couler vers le bas dans la vallée. Vient ensuite l’équipe des artisans. Il y a des maçons, des plâtriers, des peintres, peut-être aussi des électriciens, des installateurs, des stucateurs, des restaurateurs. « Que font-ils d’après vous ? » « Ils peuvent plafonner ou cloisonner. » « Exact. Quoi d’autre ? » « Poser une moquette. Câbler. Placer des tringles à rideau. » « Exact. Après les artisans arrivent les jardiniers. Ils aménagent de nouveau les parcs et les jardins. On rajoute peut-être un puits au village ou un tilleul au village pour améliorer encore plus le village, pour qu’il soit mieux qu’avant. Et un monument commémoratif. Peut-on imaginer cela ? » « Pas très bien. » « Eh bien, vous n’avez pas besoin de vous imaginer tout ça. Dites bonjour à votre âme, pour qu’elle fasse ça pour vous, comme ça vous n’avez pas à vous en occuper. Après il y a des personnes très importantes qui arrivent. C’est l’équipe de prévention. Ce sont eux qui veillent à ce que cela n’arrive plus. Ils peuvent planter la pente au-dessus du village par exemple, pour que les racines des arbres fixent la terre. Ils peuvent construire des murs et des grillages dans le style d’un paravalanche. Ils peuvent creuser un lit plus profond pour le ruisseau, peuvent construire des marches de barrage et des bassins de retenue ou même une déviation pour l’eau du ruisseau qui est de trop. »

Après la vague

Quelqu’un m’a écrit : »J’ai été chargé de préparer un séminaire d’aide à soi-même ayant pour sujet « l’angoisse ». Tous les participants souffrent d’une épilepsie. Auriez-vous quelques idées sur les histoires que je pourrais y raconter ayant pour sujet l’imprévisibilité des crises et la détresse qui y est liée ? »

Ma réponse fut la suivante : »Je propose que vous racontiez quelque chose sur les habitants de quelques villages sur la côte ayant survécu au grand tsunami il y a quelques années. Ils ont été pour ainsi dire des témoins qui s’en sont sortis avec plus de peur que de mal. Les habitants d’un village ont toujours regardé la mer avec les nerfs à vif en attendant la grande vague suivante. Ils ont organisé toute leur vie de manière à y être préparés. On pourrait dire aussi qu’ils ont gâché toute leur vie avec cette préparation. Et la mer était presque toujours calme… Les habitants d’un village voisin y ont vécu presque comme si rien ne s’était passé. En abordant les dangers de la mer ils disaient : « Si nous partons, nous partons. Mais maintenant nous sommes là, complètement. » Et il y avait d’autres villages … Vous pouvez dessiner une carte sur un tableau à feuilles mobiles sur lequel ces villages sont représentés. Demandez aux participants de vous dire dans lequel des deux villages ils veulent vivre, ou comment vivent les habitants dans un troisième et quatrième village, ou alors où les participants du séminaire si ça se trouve aimeraient mieux vivre. Demandez aux participants ce que signifie ce contact souhaitable avec la mer, à quoi on le reconnait et à quoi est dû le fait que les villageois mènent une vie d’assez bonne qualité malgré l’ancien tsunami. Vous pouvez demander aux participants de dessiner d’autres villages pour d’autres comportements avec la mer qui est rarement sauvage et dans la plus part des cas calme. Vous pouvez demander aux participants de dessiner le comportement avec la mer sur la carte ou, si la carte est placée au sol, de le marquer avec des maisons de Monopoly. Il serait aussi possible de marquer le site actuel avec le comportement d’une mer qui est rarement sauvage et la plus part du temps calme et de marquer le site souhaité et de réfléchir pour savoir qui et quoi peuvent les aider à déménager du domicile A vers B. »

La respiration agréable

Une amie m’a appelée. Elle respirait extrêmement vite et de manière agitée et ne pouvait prononcer que quelques mots à la fois. Sa voix avait un drôle de son. Elle raconta que sa fille venait d’avoir un accident de voiture avec son bébé sur le siège arrière. Le bébé n’avait rien eu mais le SAMU avait transporté sa fille à l’hôpital car ils craignaient une fracture de la base du crâne. Elle-même avait dû rester où elle était ; elle devait garder le bébé et n’arrivait pas à savoir ce qui se passait avec sa fille. J’ai alors commencé à respirer et à parler de la même façon qu’elle et au bout d’un certain temps j’ai changé de rythme et ai ralenti peu à peu ma respiration et ma façon de parler. J’ai remarqué qu’elle me suivait instinctivement dans mon comportement et qu’elle se calmait. Sa voix sonnait claire et forte et ce qu’elle racontait maintenant sonnait plus positif qu’au début de la conversation. « Je te remercie de la façon dont tu m’as parlé », ont été ses mots quand elle termina la conversation.

To Fail with Enthusiasm

In a professional forum a colleague asked, if anybody knew of a certain therapeutical story. He remembered one that he once heard and thought that it was from a famous storyteller. Until then I never had actually written in this forum but now I wrote on behalf of this colleague’s question that I thought it was the famous story about a tiger. I was quite happy that I was able to contribute something at last until I read the response of another colleague. “I don’t know anything about a tiger”, he wrote, “but I guess you may have thought about the famous lion story”. I instantly sank into a hole three miles deep, full of shame and embarrassment. Now wasn’t that just typical of me and my incomplete knowledge? Shortly afterward I told a friend of mine what had happened, still very ashamed. But he hugged me and said “But you gave that wrong information with much love and enthusiasm”. I looked at him and began to work my way out of that hole.

Keys

I’m using this story to support people who have suffered a stroke to recover their memories. Of course it can be used with any kind of amnesia or neurological loss of abilities, like with a person waking up after bein in coma for a long time. The story can also be used with students who are afraid of exams or with self inconfidence problems.

Was it a dream? Was it reality? I walked through the building. To my right and to my left were many doors. I turned the handles but not a door opened. The rooms were closed to me. I sat down and wept. “Why are you crying?” asked someone. I pointed to the locked doors. “Do you not know… ” he said and pointed to the pockets of my coat. “You have the keys!” I reached into my pockets and indeed pulled out two massive bunches of keys, two key rings with hundreds and hundreds of different shaped keys, large and small. How was I to know which key fit the lock of many rooms? “You have to try it,” said my encourager. “In your own time. You have all the time in the world. Try all the doors and try all the keys. Gradually you will open more and more doors. Never give up. Your freedom will grow with every open room and one day you will know the door to every key and the key to every door.”

Un ángel para el camino

En el siglo anterior, en nuestra región vivía un hombre que era conocido por los milagros que sucedieron a menudo en su cercanía. Personas que habían sido declaradas incurablemente enfermas se recuperaron después de que él había rezado por ellas.
Ese hombre tenía una costumbre especial. Cuando se despedía de alguien, solía decir: “Te mando un ángel para que te acompañe en el camino.” Mucha gente se extrañaba de eso. Por un lado ya en aquel tiempo había muchas personas que no creían en ángeles. Y entre los otros había algunos que podrían haber dicho:” ¿Cómo puede mandar a los ángeles? Es que los ángeles sólo obedecen a dios.”
No sé si eso sea correcto. Incluso tengo dudas, si la gente que dice tales cosas en realidad entiende lo mínimo sobre los ángeles. Pero sé que mucha gente, que habían visitado a ese hombre, volvía a casa llevándose una paz profunda. Y desde ese mismo día se sentía amparada. Por eso me da igual lo que piensen los otros si ahora te digo: “Te mando un ángel para que te acomp

After the storm

I’m using this story with stroke patients, with those who suffer from Multiple Sclerosis and with traumatised persons, including certain situations of separation and berievement. Most of all, it can be useful to support persons who want to recover their memory and access to their abilities.

The storm has done its work. The trees lay criss-cross in the forest. Their trunks block paths and streets. No traveller can make progress here. But when the storm is over, then comes the time of the lumberjacks. With their saws they cut free the paths, lift away the barriers and clear all the streets, starting with the outermost edge of the forest all the way to its innermost core.

Stomach and Brain

Another contribution by Katharina Lamprecht who will be at the Festival

“Mom,” my daughter got off the school bus, thinking hard, “ today in Biology we learned something about the brain in that is in our stomach. Now I´m thinking, what if we did not learn to think with our brain in school but with our stomach instead?”

“ A comforting, revolutionary thought”, I answered.

Everything Else

In a land in our time there lived a man, who read a book and found lots of wonderful stories therein. There were true and invented stories, experienced and pensive, enjoyable and painful stories. There were stories which contained stories, and such which were actually not stories. For every story he read, there occurred to him nearly five which he had either experienced or thought up himself. So the thought came to him, that a lot in the world was a story which could be healing for himself and others; he only needed to absorb the healing stories well and to forget the terrible ones immediately. Then he would learn which story he had used when and for what. So he organised his own stories which he knew, and which had become a help to himself and others, or could become so. Sometimes he noted it down when a new story came to his ears and sometimes when a helpful story occurred to him, he memorised it.

Then he saw before him in a picture the storystories of this life arranged in long shelves, as in a large pharmacy. And behind the counter there sat a man who had learnt to listen to himself and others. He was a master of his subjectspecialty. His talent was that he understood how to tell the right thing at the right time to himself and to those who visited him.

The Path to Silence

A teacher came into an unruly class. “It will be difficult to get them to be quiet”, he thought to himself. Then he imagined that all pupils were small atoms caught up in a turbulent vibration. He brought himself into the same vibration, fidgeted a little bit with the arms, swayed from one leg to the other, and murmured something to himself. When he reached the same vibration as his pupils, he gradually became slower and quieter. The class also became calmer and quieter. He had to be careful not to calm himself too quickly – better to fidget for one moment more, and then become quiet again. He needed about three minutes. Then the class was completely still.

Later the same day, these same pupils were loud again. “Don’t be so loud!”, he shouted. And they remained loud. “We can’t work like this”, he yelled. “Please work without noise on your task!”, he called. And they remained loud. “Mark, be quiet! Julia, close your mouth! John, be still! Frank, quiet!”, he ordered. Then they became quieter. “Even quieter!”, he murmured, and it became even quieter. “I’m listening to ascertain where it is the quietest”, he whispered. “Whoever is quiet the fastest and stays quiet the longest, has won”, he whispered. And it became very quiet. “Absolute silence”, he breathed. Not a sound was to be heard. “Stay exactly like this”, he said, and continued with the lesson.